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On est pas que crédule

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On est pas que crédule

La crise de 1929 : causes et incidences

Le 01/05/2021

 

La croissance a des effets pervers. En effet, la demande a tendance à augmenter de manière artificielle à cause de la publicité, qui incite les individus à acheter, et du crédit, très développé. Les individus achètent à crédit pour des besoins qui ont été créés et non pour des besoins réels. La demande est donc artificielle : ce n’est pas une demande réelle.
 

Il existe une incohérence entre la croissance de la production et l’indice des cours boursiers : l’indice boursier progresse de 300% alors que la production augmente de 50%. Il y a une séparation entre la sphère réelle et la sphère financière.
 

Si la sphère financière se déconnecte de la sphère réelle, certains acheteurs constatent une incohérence et vendent alors leurs titres.
 

Compte tenu de la déconnexion entre la sphère réelle et de la sphère monétaire, on constate une chute du rendement des actions (rapport entre le bénéfice distribué et la valeur du titre). En effet, la valeur du titre est très élevée, mais le bénéfice est faible. En juin 1929 a lieu un mouvement de panique lié à la publication des chiffres des résultats des entreprises automobiles. Les spéculateurs commencent à vendre leur titre, d’où un processus cumulatif d’une baisse des achats (ou l’augmentation des ventes) provocant la baisse des cours. 5 millions de titres sont vendus en l’espace d’une seule journée. L’indice financier recule de 24 points d’un coup (alors qu’il ne faisait qu’augmenter de 3 à 4 points). En septembre 1929, la banque d’Angleterre relève le taux d’escompte (taux d’intérêt). Beaucoup de capitaux fuient massivement des États-Unis vers la Grande-Bretagne. Les cours boursiers américains redeviennent très instables. En octobre 1929, la série noire commence. Le 24 octobre, c’est le Black Thursday (jeudi noir)13 millions de titres sont proposés à la vente, face à une demande presque nulle. Le montant habituel des transactions est passé de 400 millions en moyenne par jour à 13 millions. Le vendredi et le samedi sont plus calmes, grâce à la Banque Centrale qui intervient. Quelques titres sont achetés par les banques pour assurer la sécurisation du marché. Le lundi, 9 millions de titres sont vendus et l’indice boursier chute de 50 points. Les banques décident de ne pas intervenir, d’où le mardi noir où 16 millions de titres sont offerts à la vente. Le titre chute de 40 points. Cette chute ne s’arrête pas jusqu’en 1933. Persuadés qu’il ne faut pas intervenir, les gouvernements attendent pendant 4 ans. La crise boursière se diffuse à l’ensemble de l’économie américaine. Elle va au-delà des frontières des États-Unis et touche tous les pays, sauf l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (U.R.S.S) car le marché n’a aucun pouvoir.
 

Concernant le commerce international, on constate une réduction des importations américaines et une réduction globale des débouchés (car les Européens ne peuvent plus vendre aux Américains). Cela entraîne un cercle vicieux car les Européens appliquent des mesures de rétorsion. Les échanges mondiaux chutent ainsi d’un quart en volume et de 60% en valeur (dû à la chute des prix des produits échangés). Le commerce international diffuse la crise à l’ensemble de l’économie mondiale. Les États tentent de se protéger via des mesures protectionnistes. Chacun se renferme. Le canal financier a eu un impact essentiel pour les Allemands et les Autrichiens car ces économies ont été relancées par les capitaux américains. Les Américains rapatrient leurs capitaux, ce qui fragilise ces pays.


Les banques allemandes et notamment l’État allemand bloquent les capitaux pour éviter un effondrement du système, mais quelques capitaux parviennent à s’échapper. Ils sont dirigés vers Londres et, dans une moindre mesure, Paris. La France connaît une relative stabilité à cette période. L’imbrication des systèmes financiers a fortement aidé à la diffusion de la crise.

 

La crise du fordisme des années 1960

Le 01/05/2021

Le fordisme est un système économique et social mis en place aux États-Unis. On a instauré le principe du travail à la chaîne, de production de masse, d’économies d’échelle (diminution des prix, augmentation de la consommation, consommation de masse et hausse des salaires). Au niveau social, l’État providence est très présent et le pouvoir d’achat augmente. Le fordisme a permis l’amélioration du niveau et de la qualité de vie. La population découvre le bien-être matériel. Cependant, le fordisme a créé un mécontentement. Le fordisme repose sur les gains de productivité car ils permettent la baisse des prix et la hausse des salaires. Le fordisme est remis en cause à cause du travail à la chaîne. Les ouvriers commencent à récriminer contre le système (troubles musculo-squelettiques ou T.M.S.) et contre le travail à la chaîne. On enregistre alors une baisse des gains de productivité, une hausse des conflits (pic en mai 1968) et des arrêts de travail. Les salariés sont saturés.
 

Les consommateurs aussi sont saturés : ils n’ont plus autant besoin de biens matériels que pendant les Trente Glorieuses. Les consommateurs réclament plus de services : ils veulent satisfaire une catégorie de besoins qui ne peuvent être satisfaits par du travail à la chaîne (cinéma, coiffure, etc).
 

On voit apparaître les produits en provenance des dragons, surtout du Japon (miracle japonais). Ces produits sont moins chers que les produits français. L’Europe commence à perdre sa suprématie dans les secteurs où elle était la meilleure. Le système des Trente Glorieuses commence à s’effriter. L’augmentation des prix du pétrole et la crise monétaire et financière constitueront l’étincelle qui mettra le feu à la poudrière. Les États keynésiens cherchent à relancer l’activité économique, mais ils sont de plus en plus endettés car ils doivent faire face à une diminution de leurs recettes et une augmentation de leurs dépenses. Le système keynésien s’use. Des déficits importants sont enregistrés. Les libéraux déclarent que les keynésiens sont inaptes à gérer la crise. Ils estiment qu’il y a trop d’État-providence, que les dépenses publiques sont trop élevées et qu’il y a trop de fonctionnaires.
 

Il y a donc une crise du fordisme, une crise de légitimité du monde du travail, une crise de compétitivité (les pays asiatiques remettent en cause la suprématie de l’Occident) et une crise d’efficacité (l’augmentation des taux d’intérêt va augmenter les charges financières des entreprises qui ont emprunté avec un taux variable).

 

L’affaiblissement de la cohésion sociale dans les années 1930

Le 01/05/2021

Années 1930 : de difficiles cohésions sociales
Années 1930 : de difficiles cohésions sociales 

Au niveau national, aux États-Unis, la reprise économique se heurte à de très violents mouvements sociaux. Les conflits se durcissent et les syndicats montent en puissance. L’opposition se fait de plus en plus forte entre les syndicats et le patronat via des occupations d’usines, des grèves etc. Ces manifestations poussent les entreprises à recruter des régulateurs de conflits (experts en sécurité, policiers, « milices privées ») pour réprimander ces grévistes. Cette période est très violente : montée du gangstérisme, de la prohibition (les Incorruptibles), etc.
 

Exemple de grèves :

  • Grève des dockers : très forte répression, mais les dockers ont eu gain de cause grâce à l’adhésion de la ville
  • Grève du textile : 350 000 grévistes, très réprimée et charge de travail doublée.
 

Les années 1930 sont marquées par une double tendance : les violences deviennent de plus en plus importantes mais l’économie reprend peu à peu après la crise de 1929.
 

En France, la situation est moins violente qu’aux États-Unis. La gauche prend le pouvoir en 1936. De grands mouvements syndicaux marquent l’histoire de la France.« Grève sur le tas », paralysie de l’usine en France, paralysie de la ville aux États-Unis. Pendant les grèves, les ouvriers ne sont pas inactifs : ils vérifient les installations, font de l’entretien, du nettoyage, etc (comme tout était à l’arrêt), d’où des manifestations moins violentes. Le conflit se déroulait dans une certaine allégresse. C’est dans cette optique que les syndicats ont obtenu des hausses de salaires de 10 à 20%. En France, on trouve quelques milliers de chômeurs (contre plusieurs millions aux États-Unis).
 

Les États-Unis instaurent des droits de douane de 40% supérieurs entrainant une augmentation des recettes de l’État, mais ayant pour conséquences des réactions identiques des partenaires des États-Unis (soit 25 pays) sur les produits américains (mesure de rétorsion). Une tentative de négociation internationale est démarrée en 1930-1931, mais elle est avortée. La situation devient intolérable (guerre commerciale). Certains États créent des accords régionaux (l’accord le plus connu est l’accord d’Ottawa entre les pays du Commonwealth en 1932 instaurant une « préférence royale » pour la Grande-Bretagne.

En juin 1931, le paiement des dettes intergouvernementales est suspendu, notamment entre la France et l’Allemagne sous la pression de Hoover. La dette allemande est suspendue et annulée en 1933.

Le système monétaire international (S.M.I.) est en crise. Ce système règlemente les échanges à l’échelle planétaire. Ce S.M.I. avait été instauré en 1918, mais il s’effondre avec la crise de 1929. L’Allemagne, les États-Unis, l’Angleterre (entre 1929 et 1931, la livre sterling s’effondre de 80%) vont connaître une dévaluation importante de leur monnaie. La livre sterling devient « flottante » (on la désindexe du cours de l’or). Les capitaux se réfugient en France, en Suisse, en Belgique, dans le Luxembourg dans les pays scandinaves et au Japon. On commence aussi à placer en Amérique Latine via des réseaux de filiales. La crise de 1929 met un terme à la domination anglaise.
 

Les déficits de cohésion sociale font le nid des régimes dictatoriaux (Italie, Allemagne) et déclenchent la Seconde Guerre Mondiale.

 

 

Les interprétations de la crise de 1929

Le 01/05/2021

Entre octobre et novembre 1929, le Dow Jones a perdu près de 150 point
Entre octobre et novembre 1929, le Dow Jones a perdu près de 150 point 

Il existe plusieurs interprétations de la crise de 1929. Selon les marxistes, c’est la non-intervention de l’État et l’application de la théorie libérale qui ont conduit à la crise. Pour les libéraux, la crise de 1929 est un accident. Ils refusent l’intervention de l’État qui nuit à l’efficacité des mécanismes du marché. La période était sous influence libérale, tout comme le gouvernement (de Hoover) qui ne voulait pas intervenir. Selon les antilibéraux, l’État devait intervenir seulement de 1929 à 1932, les libéraux refusent l’intervention étatique.
 

Toujours selon les marxistes, l’exploitation des travailleurs par les capitalistes avec comme objectif d’augmenter ses profits est irresponsable car il n’offre pas à ses travailleurs de quoi pouvoir consommer en masse. Ces travailleurs doivent alors consommer à crédit, d’où la crise. Les entrepreneurs engrangent des profits maximums qu’ils replacent, non pas dans l’entreprise, mais en Bourse. Les capitalistes sont donc en train d’affaiblir leurs propres entreprises car ils n’investissent pas dans la modernisation et dans le renouvellement (croissance du P.I.B. : 50%, croissance de l’indice boursier : 300%). De plus, la baisse tendancielle du taux de profit justifie la crise : les profits ne pouvant plus être obtenus dans l’économie réelle, ils sont recherchés dans l’économie financière.

 

L’économie réelle n’arrive pas à suivre l’économie financière. Cette économie réelle déséquilibre les marchés. On arrive à une sous-consommation car le commerce international s’arrête et la consommation locale ne peut absorber la production locale. Le fordisme qui avait conduit à la production de masse entretient la surproduction et alimente la sous-consommation. Une autre interprétation de la crise de 1929 est le trop grand nombre de crédits accordés, d’où une inflation monétaire et une consommation artificielle permettant une illusion monétaire. La baisse du taux d’escompte (accordée pour aider la City de Londres) accélère le phénomène d’inflation.
 

Une autre interprétation de la crise de 1929 considère que ce sont les années folles qui auraient entrainé la crise. La folie des spéculations, des profits et des désirs effrénés, la volonté d’avoir toujours plus de croissance a conduit les Américains et les Européens à avoir des comportements irrationnels. Cette volonté de progrès et de profit à tout prix a masqué l’évaluation de la production. Ceci a conduit à de fortes inégalités et des problèmes sur les normes de consommation trop tournées vers l’électroménager, les produits de luxe, les automobiles, etc. En somme, les individus ont vécu au-dessus de leurs moyens, d’où une crise lorsque le nuage s’est dissipé.

 

L'EMA a évalué le rapport bénéfice-risque du vaccin AZ par tranche d'âge

Le 01/05/2021

Annex to Vaxzevria Art.5.3 - Visual risk contextualisation (europa.eu)

 

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