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On est pas que crédule

Intégration économique régionale : définition et exemples

Le 02/05/2021

Les principales organisations économiques régionales
Les principales organisations économiques régionales 

Le processus d’intégration régionale consiste à rapprocher les nations entre elles pour supprimer toutes les entraves à la liberté de circulation des biens, des services, des capitaux et des facteurs de production et favoriser ainsi les échanges. Ces zones d’intégration économique régionale n’acceptent qu’une ou plusieurs des quatre libertés, celle des marchandises et des capitaux, par exemple. Selon le site de l’Europe, l’intégration régionale est « le processus qui consiste à surmonter, d’un commun accord, les obstacles politiques, physiques, économiques et sociaux qui séparent les pays de leurs voisins, et à collaborer dans la gestion de ressources partagées et de biens communs régionaux ». L’intégration économique régionale a 3 objectifs :

  • Stabilité politique
  • Développement économique
  • Biens publics régionaux

Une nation peut appartenir à plusieurs organisations régionales comme c’est le cas par exemple pour le Royaume-Uni (Union Européenne + Commonwealth).
 

Exemples

Voici ci-dessous la liste des principales organisations à ce jour :

  • ALENA / NAFTA : Accord de libre-échange nord-américain / Nord American Free Trade Agreement
  • MERCOSUR : Mercado Común del Sur / Marché commun du sud
  • Union Africaine
  • Ligue Arabe
  • Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole
  • ASEAN : Association des nations du Sud-Est Asiatique
  • UE : Union Européenne
  • Association Européenne de libre-échange
  • ACP : Afrique-Caraïbes-Pacifique
  • CEI : Communauté des Etats Indépendants
  • Commonwealth
  • OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole
  • OCDE : Organisation pour la coopération et le développement économique

 

Les incidences de l’intégration économique régionale en Europe

Le 02/05/2021

Les ratios permettant d’atteindre les critères de convergence tels que
Les ratios permettant d’atteindre les critères de convergence tels que 

Les incidences d’une intégration économique régionale réussie sont principalement monétaires. Elles se traduisent par des critères à respecter mesurés par des ratios servant d’indicateurs.
 

Les critères de convergence

Les critères d’optimalité et de stabilité de la zone monétaire (évoqués par Mundell en 1960) sont :

  • Parfaite mobilité des facteurs de production (permise par la libre circulation) au sein de la zone d’intégration économique régionale ;
  • Stabilité monétaire : parité fixe à l’intérieur de la zone (l’Union Européenne a désormais une monnaie unique, l’euro), mais parité flexible à l’extérieur de la zone d’intégration économique régionale autorisant des fluctuations (pouvant même être fortes) pour permettre d’absorber les chocs externes (par exemple la dégradation de la balance commerciale) ;
  • Lutte contre l’inflation (en cas de problème monétaire) via l’augmentation des taux d’intérêts (nécessite l’intervention des banques centrales de la zone d’intégration économique régionale).
 

Pour ce faire, l’Union Européenne a défini des critères de convergence lors du Traité de Maastricht en 1992 : pour avoir des États intégrés stables, il lui faut surveiller leurs politiques budgétaires et monétaires.
 

Les ratios utilisés en Europe pour mesurer la convergence

La Banque Centrale Européenne a pour mission de veiller à maintenir la stabilité des prix. L’Europe a donc fixé des critères de convergence afin d’éviter l’inflation (en contrôlant la masse monétaire), les dérives publiques et les déficits budgétaires, que les pays de la zone d’intégration économique régionale doivent s’efforcer de respecter. Ces normes à respecter sont mesurées par des ratios. Toutefois, aucune sanction n’est prévue pour les pays qui ne respectent pas ces règles (hors Pacte de Stabilité & Croissance).
 

  • Le ratio de la dette par rapport au P.I.B. (Produit Intérieur Brut) doit être inférieur à 60%.
  • Le ratio de la masse salariale dans le secteur public par rapport aux recettes publiques (cela sert à savoir s’il n’y a pas « trop de fonctionnaires » par rapport aux recettes publiques) doit être inférieur à 50%. Si la masse salariale augmente, le pouvoir d’achat augmente aussi, la consommation aussi, d’où un dynamisme économique. De plus, l’emploi augmente, donc le chômage diminue. Toutefois, à long terme, cela peut augmenter la dette publique (et les déficits budgétaires) et aboutir à un fort endettement de l’État.
  • Le ratio des dépenses d’investissements publics (infrastructures, réseau, etc) comparées aux recettes fiscales doit être supérieur à 30% (car ce sont des investissements sur le long terme).
  • Le déficit budgétaire ne doit pas dépasser 3% du P.I.B.
  • Le taux d’intérêt ne doit ni être trop élevé (car il pénaliserait l’économie en n’offrant pas d’argent aux emprunteurs), ni trop faible (car il aurait des conséquences inflationnistes). En effet, un taux d’intérêt trop fort augmente le coût du crédit, donc la demande de crédit diminue et la consommation et l’investissement diminuent. Cela aboutit à la récession et à l’augmentation du chômage. Un taux d’intérêt trop faible aura tendance à laisser les vannes du crédit trop ouvertes, donc l’inflation augmentera (plus de masse monétaire). Le taux d’intérêt est fixé par les banques centrales (Banque Centrale d’Angleterre, Banque Centrale Européenne…).

 

Les étapes de l’intégration économique régionale

Le 02/05/2021

Les étapes du processus d’intégration économique régionale
Les étapes du processus d’intégration économique régionale 
L’intégration économique régionale ne se fait pas en un jour : elle se fait progressivement afin de ne pas déstabiliser les économies nationales. On peut considérer qu’il y a 6 niveaux d’intégration (l’Europe considère qu’il n’y en a que 4). Pour chaque niveau N+1, le niveau N est inclus.
 

Constitution d’une zone de libre-échange

Le premier niveau d’intégration économique est la constitution d’une zone de libre-échange (Z.L.E.). Dans ce cas, les pays décident d’abolir, uniquement dans les pays membres, les droits de douane et toutes les restrictions commerciales. C’est actuellement le cas de l’A.L.E.N.A. Chaque pays conserve la possibilité de fixer des droits de douane et des quotas vis-à-vis des pays non-membres de la zone de libre-échange.
 

L’union douanière

La seconde étape de l’intégration économique régionale est la création d’une union douanière. C’est l’harmonisation des politiques douanières pour tous les pays membres vis-à-vis des non-membres. En Europe, le T.E.C. ou T.D.C. (Tarif Extérieur Commun ou Tarif Douanier Commun) fixe les tarifs pour tous les pays non-membres.
 

Le marché commun

La troisième étape de l’intégration économique régionaleest la création d’un marché commun : c’est l’Union douanière auquel s’ajoute la libre-circulation des facteurs de production (liberté de circulation des capitaux, des hommes [plus précisément la population active], etc).
 

L’Union Economique

La quatrième étape de l’intégration économique régionaleest la création d’union économique (marché commun avec une harmonisation des politiques via des politiques communes). On peut mettre en place des politiques communes fiscales, sociales, sectorielles, monétaires (politique agricole, politique de concurrence, politique de sécurité : Espace Schengen, etc).
 

L’Union Économique et Monétaire – UEM

La cinquième étape de l’intégration économique régionaleest la constitution d’une union économique et monétaire (U.E.M.). L’Union Monétaire Européenne se constitue des pays suivants : France, Allemagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Espagne, Portugal, Irlande, Finlande, Autriche, Pologne, Slovénie, Grèce, Malte, Chypre et Slovaquie. L’Union Européenne fonctionne depuis la création de l’euro et la constitution de l’Union Économique et Monétaire à deux vitesses.
 

L’Union politique ?

L’ultime stade est l’intégration économique régionale totale avec l’établissement d’une structure supranationale en plus de l’U.E.M., d’une politique fiscale et conjoncturelle. Il y aurait aussi un gouvernement propre à l’intégration régionale. Pour l’instant, aucune organisation régionale n’est parvenue à un tel stade d’intégration.

 

L’ALENA (NAFTA) : le cas nord-américain

Le 01/05/2021

 
Le N.A.F.T.A. (North American Free Trade Area) ou A.L.E.N.A. (Accord de Libre-Échange Nord-Américain) a été signé en 1994 entre le Mexique, les États-Unis et le Canada. Il vise à la suppression progressive de toutes les barrières tarifaires et non tarifaires à la circulation des biens, des services et des capitaux entre les membres de cette alliance (taxes, quotas, subventions aux exportations, etc), mais pas des hommes – théoriquement, la libre circulation des marchandises aurait dû être effective en 2010. La principale caractéristique de cette alliance est la liberté de circulation des capitaux. Cette zone se fonde sur le démantèlement des barrières aux échanges et la libéralisation des mouvements de capitaux.

L’ALENA est le premier traité visant à instaurer une intégration entre un pays riche (les Etats-Unis) et un pays émergent (Mexique). En effet, le revenu moyen mexicain correspond à seulement 15% du revenu américain. Le processus d’intégration donne lieu à des accords préférentiels. Une union douanière et un marché commun vont être créés et les investissements américains vers le Mexique vont augmenter. Beaucoup de secteurs industriels tels que le textile, l’automobile ou encore la métallurgie sont délocalisés au Mexique. Beaucoup d’investissements canadiens ont aussi été fait au Mexique, notamment dans les plateformes (services aux entreprises). Toutefois, la majeure partie des investissements nord-américains au Mexique se fait dans l’industrie. Chaque pays a sa propre politique monétaire et budgétaire, même si le dollar américain a un rôle prédominant dans l’économie mexicaine. Les flux migratoires sont globalement restés les mêmes. L’immigration clandestine pose problème parce que les États-Unis ont besoin de cette immigration dans les États du Sud des États-Unis. Pour le moment, l’accord est figé et n’est pas aussi évolutif que celui de l’Union Européenne.

L’A.L.E.N.A. permet de favoriser l’émergence de la concurrence, augmenter les possibilités d’investissement, protéger la propriété intellectuelle (si des produits mexicains copient la technologie américaine, ils sont bannis), favoriser la coopération économique, sociale, commerciale et financière (les pays conservent leur autonomie monétaire et peuvent manipuler leur taux de change). Par exemple, pour la politique monétaire, la politique du taux d’intérêt peut attirer les capitaux mexicains aux États-Unis. Il n’y a pas de zone monétaire dans l’A.L.E.N.A. La liberté de circulation des hommes n’existe pas : il y a un contrôle des flux migratoires qui s’est concrétisé par la construction d’un mur (le « mur de la honte »). L’A.L.E.N.A. a permis l’accroissement de la croissance et du commerce. Pour les consommateurs, le prix, la qualité et la quantité ont évolué en leur faveur. Pour les entreprises, les perspectives de marché sont accrues.

 

Les Trente Glorieuses – Un monde en reconstruction

Le 01/05/2021

Affiche de propagande pour le plan Marshall
Affiche de propagande pour le plan Marshall 

Une reconstruction inédite

Les pays doivent faire face à une reconstruction inédite dans l’Histoire. Les grandes puissances sont en ruine, mis à part les États-Unis qui aident les autres pays. Les Français ont perdu 600 000 personnes, les Japonais 3 millions (100 000 morts à Hiroshima, 80 000 à Nagasaki), les Allemands 6 millions (135 000 morts à Dresde). Ces villes détruites ont des conséquences sur les populations qui trouvent des infrastructures détruites (1 habitation sur 6 touchée en France, 35 000 km de voies ferrées détruites, soit presque la moitié, aucun port restant, 10 000 ponts détruits, 60% du parc machine détruit ou transféré en Allemagne). Il faut donc des efforts colossaux pour reconstruire. La production de 1947 n’atteint que le quart de celle de l’avant-guerre. Les denrées alimentaires sont importées à 75% en Allemagne, d’où des problèmes de malnutrition, un taux de mortalité en augmentation. La Grande-Bretagne est touchée, surtout à Londres, mais surtout par une vague de froid glacial qui gèle toutes les infrastructures (ports, etc).

L’aide américaine : le plan Marshall

Le commerce mondial se remet en ordre après des années de guerre. Les États-Unis mettent en œuvre toute leur puissance via des plans et des aides de grande envergure. Avant le plan Marshall a eu lieu un prêt de 380 millions en 1945 aux Anglais qui devait tenir 5 ans, mais qui a été totalement absorbé en 2 ans. Un plan de grande envergure devient urgent, notamment pour lutter contre le communisme. L’expansion du communisme vers l’Europe de l’Ouest, la Grèce et la Turquie (points de passage du pétrole) devient inquiétante. De grands mouvements sociaux ont lieu en 1947, excitant la peur du communisme qui grandit. Le plan Marshall a donc une utilité économique et politique.
 

En juin 1947, les Etats-Unis proposent le plan Marshall pour aider à financer la reconstruction dans les pays touchés par la Seconde Guerre Mondiale. En juillet 1947, les pays se décident sur une aide de 13,2 milliards de dollars pour une période allant de 1948 à 1952. Les Anglais touchent le plus avec 3,2 milliards, puis les Français avec 2,7 milliards, les Italiens 1,5 et les Allemands (de l’Ouest) 1,4 milliards. Les 4,4 milliards restants ont été répartis entre 12 autres pays dont le Japon, les pays du Benelux, etc. Le plan Marshall est utilisé pour acheter des biens aux États-Unis (car les infrastructures de production sont touchées). Les matières premières sont achetées en Afrique et en Amérique du Sud, mais les biens manufacturés sont achetés aux États-Unis. Le plan Marshall permet de rembourser les dettes et d’accroître l’investissement public. On récupère les niveaux de production d’avant-guerre en 3 ou 4 ans (contre 8 ans pour la première), ce qui est phénoménal. En 1952, les niveaux obtenus dépassent de 40% les espérances du plan Marshall.
 

Sur le plan financier et monétaire, le niveau des finances extérieures des pays européens est restauré dans les années 1950. Le dollar devient une monnaie rare et de référence. Les banques centrales accumulent des dollars et les conservent en réserve. Les comptes extérieurs de tous les pays sont rééquilibrés.
 

Breton Woods – Un nouveau système monétaire international (SMI)

A Bretton Woods (juillet 1944) est instauré le nouveau S.M.I.. C’est une règlementation des échanges internationaux faisant intervenir une monnaie nationale et monnaie étrangère. La monnaie de référence est officiellement l’or. Le cours de l’or est fixé par rapport aux autres monnaies, mais le stock d’or est situé aux trois quarts aux États-Unis, ce qui suppose d’acheter l’or en dollars. Les pays sont donc obligés de passer par les États-Unis, c’est-à-dire par le dollar, pour acheter de l’or. On estimait qu’une once d’or valait 35$. Le pivot du système est le dollar. C’est la monnaie la plus demandée à l’époque. Pour la première fois apparaît une eurodevise (monnaie utilisée en dehors du pays d’origine) : le dollar. Le Franc est une eurodevise car utilisé en Afrique. Bretton Woods instaure un nouveau S.M.I. où le dollar devient une monnaie-étalon. Le système de change est fixe : lorsque les monnaies s’apprécient ou se déprécient, chaque banque centrale intervient sur le marché pour sauver la valeur de la monnaie. 1$ = 5 Francs Français. Si le dollar monte et que le Franc chute, la banque centrale intervient en achetant de la monnaie qui se déprécie (en l’occurrence du franc) et en vendant de la monnaie qui s’apprécie (en l’occurrence des dollars). La banque centrale agit donc en sens inverse. C’est un système à parité fixe car les banques centrales interviennent (dans un régime de change flexible, les banques centrales n’interviennent pas). Les monnaies ont une marge de fluctuation de +/- 1%.
 

Les nouvelles structures de régulation de l’économie au niveau international

Dans le cadre des accords de Bretton Woods de juillet 1944, on crée le F.M.I. (Fonds Monétaire International). Tous les pays signataires de Bretton Woods doivent cotiser au F.M.I. qui prête de l’argent aux États en difficulté financière moyennant des réductions drastiques sur ses dépenses publiques. Les pays aidés par le F.M.I. sont surtout des pays en développement, mais il y a aussi la Grèce, l’Espagne, la Turquie, le Brésil, etc.

Le G.A.T.T. (General Agreements on Tariff and Trade de 1947) vise à diminuer les tarifs douaniers pour « casser » les protections d’entre deux guerres afin de relancer les échanges. Dans le cadre du G.A.T.T. (23 pays signataires), les États s’engagent à favoriser les échanges internationaux en diminuant. Aujourd’hui, l’O.M.C. (1995) comprend 153 membres.

 

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