On est pas que crédule
Les facteurs de l’inflation
Le 04/05/2021
Introduction : La théorie quantitativiste de la monnaie
Selon Milton Friedman, la masse monétaire correspond à la quantité d’argent disponible. Si elle est trop importante pour les besoins de l’économie, il y aura de l’inflation. À l’inverse, si elle est trop faible, il y aura de la déflation. Il faut donc créer suffisamment de monnaie pour les besoins de l’économie, mais pas trop non plus. C’est le rôle de la banque centrale.
Les facteurs de l’inflation par la demande
L’inflation de la demande signifie que l’offre est inférieure à la demande. Soit la demande est trop importante (et l’offre ne peut pas suivre), soit l’offre est insuffisante (et la demande n’est pas satisfaite).
L’excès de la demande
Le crédit
La demande peut être trop importante à cause du crédit. Les banques peuvent donner trop de crédit aux individus lorsque le taux d’intérêt chute.
Le déficit budgétaire
Il y a déficit budgétaire lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes. La demande peut être supérieure à l’offre, d’où des risques inflationnistes. C’est la conséquence négative de l’effet multiplicateur.
L’excédent de la balance des paiements
Si des étrangers achètent des produits français, les flux monétaires vont augmenter et changeront le cours de la monnaie, donc les taux d’intérêt. La balance des paiements est le document enregistrant toutes les entrées et sorties du territoire. Des entreprises françaises peuvent se financer à l’étranger et inversement. Si les entrées de monnaie sont trop importantes, il y a excédent de la balance des paiements, donc la masse monétaire présente sur le territoire augmente, d’où l’inflation.
L’insuffisance de l’offre
L’insuffisance du stock de capital
L’offre, c’est la production, fonction combinant travail et capital. L’insuffisance des facteurs de production peut donner lieu à une insuffisance de l’offre. Si les entreprises n’investissent pas, elles peuvent ne pas suivre la demande. Les entreprises peuvent ne pas vouloir investir et utiliser pleinement leurs capacités de production.
Plein emploi des facteurs de production
En cas de pénurie de main d’œuvre, les entreprises ne peuvent pas produire davantage pour répondre à la demande, d’où une inflation et des tensions sur le marché du travail. À la fin des années 1960, on a eu une pénurie de main d’œuvre et l’inflation a augmenté de 3 points.
Les facteurs de l’inflation par les coûts
Les salaires
L’inflation par les coûts repose sur l’élaboration du prix de vente. Celui-ci est obtenu à partir du coût de production (matières premières, travail, capital) et de la marge. La croissance des salaires permet la croissance des prix qui permet la croissance des salaires. C’est une « spirale inflationniste ».
Les charges financières
L’inflation peut être due à l’augmentation des charges financières des entreprises qui répercute l’augmentation du taux d’intérêt par exemple sur les prix.
La hausse du prix des produits importés
Si les produits importés sont utilisés comme matières premières, cela peut mener à de l’inflation. Par exemple, les prix des matières alimentaires ont flambé en 2007, ce qui a amené de l’inflation. De même avec les prix du pétrole dans les années 1970.
Le profit
L’entreprise peut choisir d’augmenter sa marge, ce qui pourrait avoir pour conséquence l’augmentation générale des prix (si les autres font de même).
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Les politiques de lutte contre l’inflation
Le 04/05/2021
Les politiques de lutte contre l’inflation visant à réguler la demande
La politique budgétaire
Le premier instrument de la lutte contre l’inflation est la politique budgétaire : l’Etat cherche à réduire et à limiter la demande tout en luttant contre l’insuffisance de l’offre. La demande peut être trop excessive à cause des banques qui prêtent trop, de l’État qui dépense trop, ou bien encore de la masse monétaire, trop importante. La politique budgétaire applicable consiste à maitriser les dépenses publiques, mais aussi celles des différents agents économiques. Pour ce faire, l’Etat peut geler les dépenses publiques ou les diminuer en diminuant les prestations sociales, en réduisant le nombre de ministères ou les budgets des ministères, le nombre de fonctionnaires, en fusionnant les services publics…
L’État peut augmenter la fiscalité, mais le pouvoir d’achat des ménages diminuera, provoquant une diminution de la consommation, mais une hausse des recettes fiscales. Toutefois, il est important de rappeler ici que le premier impôt en termes de recettes est la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), assise sur la consommation… Ainsi, si la consommation diminue, les recettes fiscales issues de la TVA reculeront.
La politique monétaire
La politique monétaire vise à agir directement sur la masse monétaire dont le but est de la réduire et d’agir sur la création monétaire. Pour ce faire, on dispose de 3 outils : le taux d’intérêt (pratiqué par les autorités monétaires), les réserves obligatoires et l’encadrement du crédit.
- Pour ce qui est du taux d’intérêt, les autorités monétaires peuvent l’augmenter pour réduire la masse monétaire disponible et donc l’inflation (théorie quantitative de la monnaie) : le coût du crédit sera renchéri, la demande de crédit diminuera, la masse monétaire diminuera et le taux d’inflation diminuera.
- Le taux de réserves obligatoires peut augmenter : on peut l’augmenter en cas d’inflation. Les réserves obligatoires sont une partie des crédits accordés par les banques commerciales placée à la banque centrale. C’est une pénalité (il n’y a pas de rémunération).
- La banque centrale peut imposer des quotas de volumes de crédit mensuels aux banques commerciales dans le but essentiel de canaliser les crédits distribués aux particuliers et aux entreprises. Si jamais le plafond est dépassé, les banques doivent payer une pénalité, bloquée avec les réserves obligatoires.
Les politiques de lutte contre l’inflation visant les revenus
L’Etat peut lutter contre l’inflation en gelant les salaires et les prestations sociales (il ne s’agit pas de les supprimer, mais juste de ne pas les réévaluer à la hausse). Le S.M.I.C peut être ainsi être gelé au lieu d’être réévaluer en fonction de l’inflation. Au début des années 1980, lors du tournant de la rigueur, le Président socialiste François Mitterrand a désindexé les salaires des prix et, de 1983 à 1986, lui et son Premier Ministre Pierre Mauroy, puis Laurent Fabius (à compter de 1984), ont mené une politique de contrôle des prix et des salaires afin de maîtriser l’inflation qui était devenue insupportable. Leur politique a fonctionné économiquement (le taux d’inflation a été divisé par 3), mais, loin de faire l’unanimité dans les rangs socialistes, a perturbé les socialistes, provoquant une cohabitation à la suite de la défaite aux élections législatives de 1986.
Les politiques de lutte contre l’inflation visant les prix et la concurrence
L’Etat peut pratiquer une politique de lutte contre l’inflation très interventionniste en fixant les prix des biens vendus par les commerçants (c’est le cas par exemple pour le pain, bien sensible) et condamner ceux qui ne respectent pas ces prix. Par ailleurs, le Conseil de la Concurrence et la D.G.C.C.R.F. (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) a la responsabilité de veiller sur l’existence d’une concurrence (lutter contre les oligopoles, les monopoles, les ententes, les abus de position dominante entre autres).
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